Published On: 21 décembre 2022Categories: A savoir, Informations

7 raisons d’être contre l’euthanasie

1. Sauvegarder l’interdit fondamental de tuer.

Toute personne humaine a une dignité intrinsèque, qui exige le respect de sa vie et de son intégrité.

Toute société humaine s’est bâtie sur l’interdit de tuer, garde-fou nécessaire pour garantir la vie sociale. Le remettre en cause c’est fragiliser toute la société. L’Etat est l’institution qui doit garantir la paix des citoyens. Un Etat qui légalise l’acte de tuer agit contre sa raison d’être.

Si tuer n’est plus interdit, quel autre crime le sera encore demain ?

2. Préserver les personnes vulnérables d’un « tri sélectif ».

La vulnérabilité et la dépendance n’altèrent pas la dignité de chaque personne. Ouvrir l’euthanasie c’est créer un climat anxiogène pour les personnes fragiles, qui pourront se sentir menacées, ou coupables d’être un fardeau.

Constatant les dérives dans tous les pays étrangers qui ont légalisé l’euthanasie, nous savons que les critères pour accéder à l’euthanasie sont toujours plus laxistes, et que les personnes handicapées ou fragiles en sont les premières victimes. Il en résulte un tri entre les vies humaines qui valent la peine d’être vécues, et celles jugées inutiles ou trop coûteuses.

3. Protéger le rôle de la médecine : le soin.

Le serment d’Hippocrate, fondement de la médecine, définit le soin de la personne comme la mission du soignant. Le soin, c’est un « ensemble de mesures et d’actes visant à faire bénéficier une personne des moyens de diagnostic et de traitement lui permettant d’améliorer et de maintenir sa santé physique et mentale » . Soigner, c’est prendre soin, ce n’est pas tuer.

L’euthanasie, c’est tuer le patient ; c’est l’abandon du patient par la médecine, l’abandon du soin, c’est l’aveu de l’échec de la mission première de la médecine.

D’ailleurs, les médecins sont majoritairement opposés à l’euthanasie.

4. Accompagner : la vraie solidarité.

Au lieu d’aider, d’accompagner, de soulager, on supprime. Souvent les demandes d’euthanasie sont motivées par la peur d’être un fardeau. Quelle réponse donnons-nous à cette crainte des personnes vulnérables ? Préserver la solidarité et la fraternité est une réponse humaine, la seule qui valorise la vie humaine. Cette réponse de solidarité est primordiale dans notre société.

5. Refuser la légalisation d’une mort violente.

L’euthanasie et le suicide assisté sont présentés comme une mort douce. En réalité, si elle peut épargner de la souffrance, la mort administrée en crée d’autres. D’abord choisir sa mort peut être une responsabilité angoissante pour le malade, comme le manifestent les changements d’avis fréquents. Le tiers qui doit prendre la décision quand le patient ne peut pas exprimer sa volonté peut aussi en souffrir, ainsi que les proches qui se trouvent souvent déchirés. Les dégâts psychologiques et affectifs sur ceux qui restent sont souvent conséquents.

6. Sauver les soins palliatifs.

La légalisation de l’euthanasie freinera nécessairement le développement des soins palliatifs. Ils constituent la véritable alternative à l’euthanasie et à l’acharnement thérapeutique. Cette médecine consiste en un accompagnement et une prise en charge complète de la personne et des proches.

7. Se prémunir contre des dérives toujours plus graves.

Au départ autorisé pour des cas extrêmes, l’accès à l’euthanasie et au suicide assisté est systématiquement élargi dans une logique libérale. Le principe fondamental étant celui de la liberté individuelle, les critères d’accès à ce qui est considéré comme un droit sautent au fur et à mesure (il n’est plus nécessaire d’être en fin de vie, troubles psychiques, mineurs, détenus…).

Le rôle de la loi n’est pas de dicter ce qu’il faut faire dans les situations rares et extrêmes. Elle donne les grands principes pour éclairer les décisions des individus, réguler les relations sociales et guider les magistrats pour statuer sur les cas particuliers.

Soulager n’est pas tuer

La crainte de la souffrance et le souhait de l’éviter est plus que légitime. Mais la mort est-elle donc la seule et meilleure réponse à apporter ? Au lieu de prendre en charge la souffrance et le patient, on l’élimine. La médecine est-elle devenue si impuissante ? L’euthanasie est présentée par ses partisans comme une mort douce et rapide. Est-ce la réalité de cet acte ?

La médecine peut aujourd’hui, par ses moyens techniques, en grande partie soulager la douleur physique. La souffrance psychique est plus difficile à apaiser, mais c’est là tout l’objectif des soins palliatifs. « Les soins palliatifs sont des soins actifs délivrés dans une approche globale de la personne atteinte d’une maladie grave, évolutive ou terminale. L’objectif des soins palliatifs est de soulager les douleurs physiques et les autres symptômes, mais aussi de prendre en compte la souffrance psychique, sociale et spirituelle. Les soins palliatifs et l’accompagnement sont interdisciplinaires. Ils s’adressent au malade en tant que personne, à sa famille et à ses proches, à domicile ou en institution. La formation et le soutien des soignants et des bénévoles font partie de cette démarche .» (Définition de la Société Française d’Accompagnement et des soins palliatifs). Contrairement à l’euthanasie, cette pratique de la médecine continue de considérer le malade dans sa dignité, l’accompagne dans sa souffrance, et ne le prive pas, lui et ses proches, de sa fin de vie.

Si difficile que soit une fin de vie, elle peut être aussi le moment où les cœurs s’ouvrent, où les derniers gestes de tendresse peuvent être posés, où les barrières disparaissent parce que l’on sent qu’il n’y a plus de temps à perdre – ce que les directives anticipées, rédigées en pleine santé, ne pouvaient prévoir. L’euthanasie vient rompre cela avec une grande violence, rendant la personne âgée, ou celle qui a décidé l’euthanasie pour une personne inconsciente, responsable du deuil et de cette mort. Les conséquences psychiques sur l’entourage d’une personne qui se suicide sont souvent graves.

De plus, l’euthanasie est une inversion du geste médicale. Le médecin a pour vocation de guérir, de soulager et de soigner. Un médecin qui tue va à l’encontre de son rôle. Et si la législation crée un « droit de mourir », la clause de conscience des médecins sera nécessairement remise en cause.

La dignité humaine n’est pas relative

Pour les promoteurs de l’euthanasie, il est digne de mourir en ayant choisi sa mort. Décider d’être euthanasié c’est choisir de mourir dans la dignité car c’est renoncer à la dépendance et à la souffrance qui seraient donc cause d’indignité. Dans cette logique, la dignité de l’individu n’est pas un absolu, elle est relative à sa capacité d’action et de communication, à son autonomie. Une personne humaine peut-elle donc perdre sa dignité ? La dignité existe dans l’être humaine de par le fait même qu’il soit humain. L’homme a une raison, une conscience qui lui permet de choisir entre le bien et le mal, de poser des actes voulus et délibérés. Parce que l’être humain à cette capacité et cette dimension spirituelle – même s’il ne peut plus/pas l’exercer, il est digne. Cette dignité est intrinsèque et ne dépend de rien d’autre que de la nature humaine ! Elle préexiste et persiste. Quelle que soit la situation de celui qui souffre, il est irréductiblement, pour le meilleur et pour le pire, essentiellement digne.

L’expression « mourir dans la dignité » revient à déclarer que nos malades, nos personnes âgées, ceux qui souffrent et qui acceptent d’être soignés et soutenus ont perdu leur dignité. Cette expression concentre le mépris que notre société porte en réalité sur ses membres les plus fragiles. C’est une insulte à ceux qui savent ce que c’est que d’être dans une situation de faiblesse ou d’aimer quelqu’un qui l’est.

La légalisation de l’euthanasie créera une stigmatisation de la vieillesse, du handicap et de la maladie. L’ADMD prétend que « cela n’enlèvera rien à personne ». C’est faux ! Inévitablement la pression sera lourde sur toute les personnes dépendantes, pour qui l’euthanasie sera accessible, et perçue comme un moyen de ne plus être un fardeau pour la société. Les personnes malades, handicapés, en fin de vie ou non, devront nécessairement se poser la question : dois-je continuer à vivre ?

« Vous ne vous rendez pas compte du désastre que provoque chez les personnes qui se débattent avec des vies difficiles votre soutien à l’euthanasie ou au suicide assisté comme des morts « libres, dignes et courageuses ».»

Philippe Pozzo di Borgo, devenu tétraplégique après un accident, il a inspiré le film Intouchable

« En soins palliatifs on aide déjà les gens à mourir. On ne fait pas du tricot, on ne passe pas notre temps à tenir la main. On les aide à mourir en fonction des symptômes, du contexte. Aider à mourir, c’est accompagner, c’est mettre en place des traitements à visée antalgique, traiter une occlusion, traiter une infection sans aller dans des manœuvres de réanimation invasive. C’est les accompagner pour que leur mort se passe paisiblement avec le moins d’agitation, le moins d’angoisse, éviter une asphyxie, […] mettre en place tous les moyens pour que ce passage vers la mort se passe le plus naturellement possible »

Marche pour la vie 2023
Communiqué de presse 25 novembre 2022

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