L’actualité 2023 est chargée avec un projet de loi sur la fin de vie qui pourrait inclure l’euthanasie et la proposition de loi sur la constitutionnalisation de l’avortement, qui sera étudiée au Sénat le 1er février prochain.
Pour nous, il est essentiel de porter le message que la vie doit être respectée de la conception à la mort naturelle. Nous sommes opposés à l’avortement comme à l’euthanasie. L’interdit de tuer doit être absolu. C’est une question d’humanité.
Avec nos nombreuses associations partenaires, nous agissons de concert pour demander de mettre en place des politiques de prévention de l’avortement et d’accompagnement des personnes vulnérables, notamment en fin de vie.
Nous sommes heureux de pouvoir offrir à tous, la possibilité de Marcher pour la Vie et de faire de ce rendez-vous annuel, un évènement incontournable dans laquelle notre jeunesse s’engage.
Notre thème principal portera sur l’euthanasie et nous aurons des intervenants exceptionnels sur ce sujet, notamment le Professeur de médecine Timothy Devos qui a coordonné l’ouvrage « l’envers du décor » sur l’euthanasie en Belgique, et le docteur Hubert Tesson médecin spécialisé dans le domaine des soins palliatifs, ainsi que des représentants de nos associations partenaires.
Sur les projets de fin de vie :
- Nous nous opposons à l’euthanasie et au suicide assisté et demandons un accès très large aux soins palliatifs pour les personnes en fin de vie.
- En France seules 30% des personnes éligibles aux soins palliatifs y ont accès en France, c’est là le vrai scandale. Il n’y a pas d’unités de soins palliatifs dans 26 départements français.
- L’euthanasie et le suicide assisté autorisés dans certains pays empêchent le développement des soins palliatifs pour des raisons économiques. Les personnes âgées, handicapées et vulnérables peuvent se considérer comme un fardeau pour la société et demandent l’euthanasie ce qui est inhumain (exemple de l’Oregon, de la Belgique…)
Sur la constitutionalisation de l’avortement :
- La constitution du 4 octobre 1958 n’a pas été conçue pour qu’y soit intégrée toutes les déclinaisons des droits et libertés énoncés de manière générale dans son préambule.
- Cette proposition de loi est inutile et dangereuse. Elle pourrait remettre en cause la clause de conscience des médecins, et risquerait d’allonger une nouvelle fois des délais aujourd’hui très étendus pour l’avortement (14 semaines).
- Nos sénateurs ont déjà rejeté, le 19 octobre 2022, un texte similaire à celui qui sera à nouveau examiné le 1erfévrier. Encourageons-les à faire de même avec cette proposition inique. Le droit de tuer, ne peut devenir une norme supra législative, un droit constitutionnel. Le seul droit constitutionnel en la matière est le droit à la vie.
Intervenants présents lors de la conférence de presse :
Les dix propositions de la Marche pour la vie pour que la Vie devienne une priorité nationale :
- Refuser la constitutionnalisation de l’avortement.
- Rejeter toute légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie.
- Déployer un grand plan pour que les soins palliatifs soient accessibles à tout Français qui en aurait besoin.
- Faire réaliser une étude sur l’IVG par les pouvoirs publics, pour mieux comprendre les causes et les conséquences de l’avortement, comme le souhaitent 88% des Français (sondage IFOP octobre 2020) et obtenir la création d’une mission d’études parlementaires sur ce sujet.
- Mettre en place une politique familiale pour combattre la précarité et accompagner tous les parents pour que l’IVG ne soit jamais un choix réalisé pour des raisons économiques.
- Permettre le remboursement à 100% des actes liés à une maternité, alors qu’une prise en charge à 100% est déjà prévue pour une IVG.
- Rendre obligatoire, dès la sixième semaine de grossesse, une échographie qui permette d’entendre battre le cœur du fœtus.
- Rétablir un délai de réflexion de trois jours minima, avant toute IVG.
- Encourager l’accouchement sous X pour permettre aux jeunes femmes en difficulté de mener leur grossesse à terme et de permettre ainsi l’adoption
- Défendre le droit absolu à l’objection de conscience des personnels de santé et protéger la clause de conscience spécifique.
Pourquoi sommes-nous contre l’euthanasie ?
La crainte de la souffrance et le souhait de l’éviter est plus que légitime. Mais la mort est-elle donc la seule et meilleure réponse à apporter ? Au lieu de prendre en charge la souffrance et le patient, on l’élimine. L’euthanasie est présentée par ses partisans comme une mort douce et rapide, alors que l’acte est brutal et le restera.
Concernant la douleur physique, la médecine peut aujourd’hui, par ses moyens techniques, presque entièrement la soulager. La souffrance psychique est plus difficile à apaiser, mais c’est là aussi tout l’objectif des soins palliatifs. « Les soins palliatifs sont des soins actifs délivrés dans une approche globale de la personne atteinte d’une maladie grave, évolutive ou terminale. L’objectif des soins palliatifs est de soulager les douleurs physiques et les autres symptômes, mais aussi de prendre en compte la souffrance psychique, sociale et spirituelle. Les soins palliatifs et l’accompagnement sont interdisciplinaires. Ils s’adressent au malade en tant que personne, à sa famille et à ses proches, à domicile ou en institution. La formation et le soutien des soignants et des bénévoles font partie de cette démarche.» Contrairement à l’euthanasie, cette pratique de la médecine continue de considérer le malade dans sa dignité, l’accompagne dans sa souffrance.
De plus, l’euthanasie est une inversion du geste médical. Le médecin a pour vocation de guérir, de soulager et de soigner. Un médecin qui tue va à l’encontre de son rôle. Et si la législation crée un «droit de mourir », la clause de conscience des médecins sera nécessairement remise en cause.
Les partisans de l’euthanasie travestissent les mots et parlent de mourir dans la dignité. Pour eux, décider d’être euthanasié c’est choisir de mourir dans la dignité car c’est renoncer à la dépendance et à la souffrance qui seraient donc cause d’indignité. Dans cette logique, la dignité de l’individu n’est donc pas un absolu, elle est relative à sa capacité d’action et de communication individuelle, à son autonomie. Une personne qui souffre et qui est dépendante est-elle par conséquent indigne ? Indigne d’être considérée comme une personne humaine unique, d’être accompagnée, soulagée, aidée ? Cette dignité est intrinsèque à la personne humaine. Elle préexiste et persiste. Par conséquent, penser que la fin de vie, le handicap, la maladie… sont des causes de perte de sa dignité n’a fondamentalement aucun sens. Quelle que soit la situation de celui qui souffre, il est irréductiblement digne.
Cette expression « Mourir dans la dignité » concentre le mépris que notre société porte en réalité sur ses membres les plus fragiles. Elle illustre, non pas la dignité, mais l’indignité de leur regard sur les personnes vulnérables. C’est une insulte à ceux qui savent ce que c’est que d’être dans une situation de faiblesse ou d’aimer quelqu’un qui l’est.
La légalisation de l’euthanasie créera une stigmatisation de la vieillesse, du handicap et de la maladie. Inévitablement la pression sera lourde sur toutes les personnes dépendantes, pour qui l’euthanasie sera accessible, et perçue comme un moyen de ne plus être un fardeau pour la société. Les personnes malades, handicapées, en fin de vie ou non, devront nécessairement se poser la question : dois-je continuer à vivre ?
- « Vous ne vous rendez pas compte du désastre que provoque chez les personnes qui se débattent avec des vies difficiles votre soutien à l’euthanasie ou au suicide assisté comme des morts « libres, dignes et courageuses »
Philippe Pozzo Di Borgo
- « J’aurais envie plutôt de plaider pour un droit absolu des malades à l’extrême dépendance, pour le droit surtout de ne pas s’entendre dire que « ce n’est plus possible », que « la vie n’est plus digne d’être vécue ». Ceux qui demandent de mourir dans la dignité souhaitent une législation. Mais une législation est porteuse de valeurs symboliques. Et, je le crois, cela légitimerait l’idée que la très grande dépendance équivaut à l’indignité »
Luc Ferry, Philosophe.
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