Published On: 2 février 2023Categories: Acutalités, Communiqués, IVG et contraception, Prises de Paroles

La loi Veil a dépénalisé l’avortement il y a 50 ans. Si beaucoup vont se réjouir de ce demi-siècle, la
victoire de Simone Veil est comparable à celle de Pyrrhus. Elle a causé de lourdes pertes humaines,
puisque depuis l’adoption de son projet de loi, plus de dix millions d’enfants à naître ont été exclus
de la société française. L’avortement devait rester l’exception, et la volonté était, autant que
possible, d’en dissuader la femme. Ce verrou n’a jamais fonctionné. En même temps, la transgression
était évidente, car l’avortement à neuf mois pour un enfant malformé ou handicapé était déjà prévu
dans le texte de loi. Les partisans de l’IVG ont depuis régulièrement repoussé les limites initialement
fixées. L’enfer est, comme toujours, pavé de bonnes intentions.
Aujourd’hui, après la constitutionnalisation de l’avortement votée par 86% des parlementaires, la
panthéonisation de Simone Veil, promue comme la libératrice de la femme, la colonisation des
esprits par la doxa progressiste est impressionnante dans notre pays. Très rares sont les leaders de
groupe politiques à ne pas avoir soutenu en mars 2024, cette constitutionnalisation.
Les conséquences sont désastreuses d’un point de vue moral mais aussi en termes de santé
publique, économique, démographique. Tout cela est soigneusement caché, comme la poussière
mise sous le tapis. L’objectif est de poursuivre dans la voie tracée, d’élargir toujours plus l’accès à
l’avortement en conditionnant les esprits à cet objectif. Qui pense à la femme en détresse, poussée à
l’avortement, abandonnée par un égoïsme collectif ? Qui pense à son enfant, qui pourrait être une
chance pour la France ?
Les politiques familiales ont été méthodiquement et progressivement rabotées dans notre pays. En
10 ans le nombre de naissances est passé de 811.000 en 2013 à 678.000 en 2023 soit une baisse de
133.000 naissances. Avec un indice de fécondité de 1.68 enfant par femme, nous sommes loin du
seuil de renouvellement des générations.
Un nouveau record a été battu par ailleurs en 2023 avec 243.623 IVG en France, alors que
l’Allemagne et l’Italie en ont respectivement moins de 107.000 et 65.000. Le nombre d’avortements
pour 1.000 naissances place la France comme un élève très médiocre. Il est de 360 IVG pour 1000
naissances dans notre pays, contre 154 en Allemagne et 171 en Italie, pays qui ont progressivement
réussi à en faire diminuer le volume. Il est évident qu’une baisse du nombre d’avortements a pour
conséquence immédiate une hausse du nombre de naissances. C’est le principe des vases
communicants. Or personne n’a l’air de comprendre cette loi pourtant simple.
Dans ce marasme ambiant, la résistance à la pensée unique existe. Alors que chacun veut, à juste
titre, se faire le chantre de l’intégration des personnes en situation de handicap dans le monde du
travail et dans la société, les personnes en situation de naître, sont, elles, éliminées, oubliées,
méprisées. Car une personne en situation de naître n’est pas une personne juridiquement parlant,
comme l’a montré encore récemment l’affaire Palmade. Le législateur aura-t-il un jour le courage de
regarder les choses en face ?
La personne en situation de naître est pourtant un être humain. Il est, il vit, son cœur bat déjà à six
semaines, il appartient par son ADN et ses chromosomes à la grande famille humaine. Nous avons
tous été un embryon.
Or aujourd’hui, certains ont le droit de vivre, d’autres pas. L’IVG est depuis le vote de la loi Veil, la
matrice de l’exclusion.
Que fait la France politiquement pour réduire le drame de l’avortement ? Rien ou pas grand-chose.
Respecte-t-elle la Convention internationale du Caire qu’elle a signée en 1994, demandant

expressément aux Etats de mettre en place des politiques de prévention, et de faire en sorte que
l’avortement ne soit pas considéré comme un moyen légitime de planification familiale ? Non, pas du
tout.
Pour être politiquement correct, il faut bâillonner ses détracteurs. Il faut affirmer que l’avortement
n’est plus un drame, mais une chance qu’il faut célébrer dans la liesse. C’est la honte et l’indignité de
notre pays.
Pourtant les solutions existent pour sortir de cet échec collectif. Nous portons avec nos associations
partenaires de nombreuses propositions. Pour changer les choses les Français doivent retrouver leur
liberté de penser et choisir des élus qui auront à cœur de vouloir protéger la vie de la conception à la
mort naturelle, sans compromission. Le chemin sera long et difficile. La Marche pour la Vie, incarne
dans la rue, cette résistance. Comme le village gaulois qui résistait encore et toujours à
l’envahisseur, nous portons depuis 50 ans, avec courage et détermination ce combat essentiel pour
notre civilisation, celui de protéger la vie humaine innocente, envers et contre tout.

Nicolas Tardy-Joubert, président de la Marche pour la Vie

Dossier de presse Marche pour la Vie 2023
Marche pour la vie 2024

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