Inscrire l’IVG dans la Constitution n’a pas pour but de protéger une loi, qui est à mille lieues d’être menacée, mais vise à resserrer l’étau légal sur les médecins et les personnels soignants qui réprouvent cette pratique.
Par Aliette Espieux*
Il fallait donc que ce soit leur priorité. À l’heure où la France saigne, où notre pays pleure la mort de plusieurs victimes d’attentat, la priorité de nos gouvernants est d’inscrire l’avortement dans la Constitution. Leur argument? L’avortement est menacé en France et il faut évi- ter l’influence américaine à ce sujet. Sur X (ex-Twitter), des députées d’extrême gauche s’insurgent, pointant du doigt les jeunes de La Marche pour la vie en disant qu’ils sont une réelle menace. À croire que ce sont ces jeunes en sweat « J’aime la vie » qui font trembler les murs porteurs de cette loi instaurée depuis bientôt cinquante ans dans notre pays, la loi Veil.
Si tel est notre rêve, la réalité est malheureusement bien éloignée de cette peinture faite par les partisans du tout- avortement. Avec plus de 234300 avortements en 2022, I’IVG est loin d’être menacée en France. Il faut être bien ignorant pour formuler de telles affirmations, et être bien enfermé dans son petit cocon pour imaginer une seconde que l’inscription de l’avortement dans la Constitution est une priorité pour les Français. Ceux-ci se soucient plus de savoir s’ils auront assez d’argent pour se nourrir à la fin du mois, s’ils seront en sécurité en allant dans des bals de cam-
pagne, que de savoir si une loi, qui n’est pas menacée, sera ou non gravée dans la Constitution.
Mais le problème soulevé par une telle procédure est bien plus profond: si factuellement l’avortement restera ce qu’il est, un crime, son inscription dans la Constitution comme étant un « droit » risquerait de mettre à mal d’autres libertés, comme la clause de conscience des médecins, spé- cifique à l’avortement. C’est d’ailleurs le souhait exprimé par des idéologues « pro-mort » du Planning familial. Parce que l’avis des médecins, de plus en plus nombreux à remettre en cause l’avortement, les gêne, ils souhaitent désormais passer en force et faire fi de cette liberté fondamentale de s’opposer en conscience à des pratiques illégitimes. Trop nombreuses sont les femmes qui ont été forcées par leur conjoint ou leur famille à avorter, trop nombreuses sont les Françaises qui avortent aussi parce que leurs conditions matérielles ne leur permettent pas d’être mères. Si les politiques avaient à cœur d’aider les femmes, ils écouteraient les psychologues, les assistantes sociales, les soignants qui sont en contact avec ces femmes qui ont
vécu un avortement. S’ils souhaitaient réellement protéger les femmes, ce n’est pas le Planning
familial mais les associations qui aident les femmes enceintes en difficulté qu’ils iraient écouter. Pour soutenir ce message, il est nécessaire que nous, les Français opposés à ce texte, élevions nos voix haut et fort en venant manifester à Paris le 21 janvier 2024, pour demander un changement radical d’approche pour protéger la vie humaine dès la conception.
*Aliette Espieux est porte-parole de La Marche pour la vie.
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