Published On: 10 juin 2021Categories: Communiqués

Projet de loi voté cette nuit en 3ème lecture à l’Assemblée : la mascarade continue !

Dans la nuit de mercredi à jeudi, 84 députés sur 130 présents ont voté en 3ème lecture le projet de loi dit de « bioéthique ». Ce mot est pourtant bien le dernier qui nous vient à l’esprit pour qualifier ce texte saturé de mesures iniques et contraires à la dignité de l’homme !

Ainsi, ce projet de loi élargit notamment la pratique de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) qui est déjà un grave détournement de la médecine en faisant de la procréation un acte technique et en ouvrant à l’eugénisme. Ici les parlementaires ont voté pour la création d’enfants privés de père (article 1) tout en permettant que soient inscrites deux mères sur leur acte de naissance (article 4) ! Si l’enfant pourra avoir accès à certaines données sur son « géniteur », il n’aura pas la possibilité d’établir une filiation avec lui. Certains députés se félicitent sûrement d’avoir au moins voté contre la PMA post-mortem, la PMA pour les « hommes transgenres » et la ROPA (« don d’ovocytes dans un couple de femmes »). C’est vrai, chaque chose en son temps…

Les conditions imposées aux donneurs de gamètes étant modifiées par l’article 2, les 12 000 embryons conservés (congelés…) aujourd’hui qui ont été conçus avec des gamètes dont le donneur n’a pas consenti à révéler son identité, sont voués à la destruction ! L’avortement est décidément toujours perçu comme la solution.

« Qui est pour ? Qui est contre ? rejeté », telle était la ritournelle durant les débats à l’Assemblée comme en Commission, en réponse aux amendements visant à limiter les dégâts, courageusement déposés par les députés Patrick Hetzel, Thibault Bazin, Emmanuel Ménard, Anne-Laure Blin, Xavier Breton, Annie Genevard, Julien Ravier. Sur des sujets aussi graves, leur temps de parole était considérablement limité. Et on nous parle de démocratie !

Concernant l’autoconservation des gamètes sans motif médical, la recherche sur l’embryon et sur les cellules souches embryonnaires humaines, le gouvernement, sous couvert de vouloir encadrer du mieux possible ces pratiques, a en réalité supprimé ou contourné nombres d’interdictions. Le texte prévoit la création de gamètes artificiels, de copies d’embryons humains (articles 14 et 15), d’embryons chimères, d’embryons transgéniques (article 17). Mais où est la limite ? Où est la considération de la dignité de l’embryon humain ? Où est respectée la barrière des espèces ?

« Avez-vous encore conscience de ce qu’est le faible [à protéger] ? » s’exclame Patrick Hetzel.

Au sujet de la banalisation de l’avortement tardif, appelé « Interruption médical de grossesse » l’ajout de la mention « détresse psychosociale » comme motif pour y recourir est rejetée. Mais la suppression du délai de réflexion est adoptée. Tandis que la député Aurore Berger déclarait qu’« imposer à la femme dans le cas d’une IMG un délai supplémentaire de réflexion est inhumain », Agnès Thill rappelle avec colère que « seule la membrane de l’utérus serait la frontière : d’un côté c’est un infanticide et de l’autre côté c’est légal ». Mais qu’y a-t-il de plus inhumain : l’obligation de réfléchir avant de mettre à mort un enfant, ou la mise à mort même de l’enfant ? 

Ce projet de loi revient en 3ème lecture au Sénat à partir du 24 juin, avant d’être définitivement voté par l’Assemblée le 29 juin. Restons mobilisés pour défendre le droit à la vie, à la paternité, au respect de l’embryon humain !

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